Nuisances liées aux motos dans la vallée du Samson : état des lieux
A l’instar d’autres vallées (Molignée, Lienne, Somme), la vallée du Samson est particulièrement prisée de motards, qui aiment s’y promener pour profiter de la beauté des paysages et d’un tracé sinueux.
Ce phénomène est historique, la vallée du Samson ayant toujours été une route touristique dont l’attrait sera conforté dans les prochains mois, avec le redéploiement en cours de l’offre de loisirs et de logements à Goyet (grottes, restauration, gîtes) et à Jausse (transformation du camping).
Ce succès s’accompagne malheureusement de nuisances liées au bruit et à la vitesse des véhicules, particulièrement aux motos.
En raison du peu de loisirs en cette période de confinement sanitaire, la fréquentation de la chaussée de Gramptinne par les motos semble en hausse tandis que l’attention et la réaction des riverains semble plus exacerbée pour les mêmes raisons.
Agir sur le phénomène de nuisances générées par le passage des motos dans la vallée du Samson est très complexe. Plusieurs acteurs sont en jeu et les solutions magiques n’existent pas.
Réclamer la fermeture de la vallée pour les motos ou imaginer d’en limiter l’accès à certaines est impraticable et illégal. A considérer que cela puisse être possible, cela ne règle pas le problème : les motos continueront à faire du bruit ailleurs. Par ailleurs, les motards participent au rayonnement de notre commune, au développement touristique et de l’horeca.
Il convient donc d’agir sur les sources mêmes de la nuisance, avec les leviers dont nous disposons :
La vitesse excessive : les contrôles seront renforcés. Le Collège communal envisage également de solliciter la Région wallonne en vue de l’installation d’un ou plusieurs nouveaux radars sur la chaussée de Gramptinne. Néanmoins, nous savons que la Région et le Parquet ne sont pas favorables à l’installation de nouveaux radars pour le moment, car les capacités de traitement des infractions ne sont pas suffisantes. Des moyens complémentaires doivent être attribués à la justice pour renforcer les contrôles et permettre plus de radars fixes sur nos routes ! Pourquoi est-ce possible en Flandre et pas en Wallonie ?
L’émission de bruit et l’attitude des motards bruit : un projet de campagne de sensibilisation avec l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) est en discussion. Les actions de sensibilisation seront amplifiées même si l’on sait que la sensibilisation ne touche qu’une seule partie des motocyclistes, les plus sensibles et généralement les plus respectueux.
Si la vitesse et le bruit sont généralement liés, nous constatons que de nombreuses motos roulant à allure modérée produisent quand même un vacarme épouvantable. Le problème doit donc être réglé à en amont, à la conception même des machines. Nous demandons donc que les autorités régionales renforcent les normes d’émission sonores en vigueur et envisagent la mise en place d’un contrôle technique pour les deux roues.
Il nous revient également qu’un contrôle du bruit des pots d’échappement est très difficile à mettre en place, car les techniques de mesure sont caduques en extérieur.
Concrètement, interpellé par plusieurs riverains et villageois mécontents, le Collège communal cherche, dans la mesure de ses attributions et de ses moyens, à améliorer les choses en travaillant sur plusieurs axes :
La sensibilisation
Au printemps 2020, le Collège communal a fait imprimer des bâches de prévention/sensibilisation à l’attention des motards (inscription « MERCI de votre respect »), posées en saison aux endroits sensibles (entrée de Goyet, de Faulx-Les Tombes, au bas de la chaussée de Gramptinne à Gesves, rue Monty à Sorée)
Ces bâches ont été à nouveau installées en février 2021
Un contact a été pris avec l’Agence wallonne pour la sécurité routière : une campagne de sensibilisation spécifique est à l’étude et devrait être mise en œuvre courant mai 2021, avec le concours de la zone de police locale
La répression (contrôles)
En 2020, 4 week-ends de contrôles de vitesse ont été organisés par la Zone de police des Arches. Ces contrôles ont été programmés des week-ends de beau temps afin de toucher spécifiquement au problème lié aux motos.
En 2021, un premier contrôle (vitesse, normes,...) a été organisé le dernier week-end de février. Le dimanche, 24 véhicules ont été contrôlés dont 4 motos chaussée de Gramptinne BK 24,8 et 20 motos et 6 voitures sur la même chaussée BK 31,8. Cela peut paraître peu mais les contrôles sont très vite dénoncés sur les groupes internet et les réseaux sociaux. Parallèlement aux contrôles avec interception, l'opérateur radar a également effectué des contrôles de vitesse aux mêmes endroits.
La vallée du Samson fera l'objet de nouveaux contrôles lorsque le temps sera propice à une présence massive de motos et participera à l’action avec l’AWSR en mai.
La concertation
Un groupe de travail réunissant le SPW, les différents cabinets des Ministres wallons (mobilité, infrastructures, sécurité routière, environnement) et la fédération des motards Fedemot a été créé en 2020 suite à l’interpellation du bourgmestre de Stoumont, commune très fréquentée également par la circulation des motos.
Un contact a été pris avec le Bourgmestre de Stoumont (vallée de la Lienne) afin qu’une action concertée soit menée avec les bourgmestres concernés par la même problématique auprès du gouvernement wallon. Ainsi, un contact sera pris prochainement avec d’autres bourgmestres concernés par le phénomène (Somme-Leuze, Dinant, Anhée,...) afin de se solidariser pour réclamer des avancées en matière de renforcement des normes de bruit et le contrôle du respect de celles-ci
En janvier 2020, le Bourgmestre Martin Van Audenrode a écrit au président de la fédération des motards Fedemot afin de solliciter son expertise et échanger sur la problématique.
Enfin, il faut également être conscient que la perception de la nuisance est très différente d’un riverain à l’autre, selon son vécu, son horaire de travail, ses activités, ses loisirs,... sa personnalité.
Nous devons nous efforcer de communiquer en toute transparence sur nos actions, les limites et les contraintes auxquelles nous sommes soumis, ainsi que sur l’objectif à atteindre : une meilleure cohabitation sur notre territoire. Cela passe par un plus grand respect dans le chef de certains motards indésirables, et une capacité d’acceptation d’une nuisance mesurée de la part des habitants.
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